SMOKE de Wayne WANG et Paul AUSTER

Publié le par Brigitte Sabban-Weyers

SMOKE de Wayne WANG et Paul AUSTER

La programmation d’ARTE en matière de cinéma est toujours passionnante, nostalgique, vivifiante.

J’ai ainsi revu SMOKE de Wayne Wang et Paul Auster ( vous pouvez encore le voir mais attention c’est le dernier jour sur le site, lien en dessous).

 

Beaucoup de choses à dire sur ce film mais envie de parler que de quelques moments du film

 

L’éloge d’une certaine lenteur : le plan de début, plan fixe sur un métro aérien ( avec au loin une magnifique vue de New York avec ses deux tours jumelles…) et une scène où Auggie-Harvey Keitel montre des photos à Paul-William Hurt. Il prend une photo tous les jours, à 8h du matin, du coin de rue qui est face à sa boutique de cigarettes. La même photo, tous les jour, près de 4000 photos. Il les montre à Paul et celui-ci ne comprend pas, il tourne les pages de l’album à toute vitesse. Mais Auggie l’arrête, lui fait prendre conscience qu’elles semblent être les mêmes, et pourtant, il faut prendre le temps, ralentir et regarder. Et nous, spectateurs, suivons le mouvement, suivons son mouvement…

On retrouvera un autre plan du métro aérien qui circule, plan fixe, route sinueuse, temps long qu’on ne s’autorise presque plus à prendre…

La musique, précisément, les notes de piano s’égrènent elles aussi …

 

Le questionnement sur la paternité, mais sans explication, avec toutes sortes de moments de vie qui symbolise cette thématique : la paternité directe, dont le lien est officiel, celle qui a failli exister, celle qui existe sans qu’on le sache, celle qui se rappelle à vous, et celle qu’on redécouvre.

 

Et cette enveloppe, objet qui passe de main en main, objet de la réparation certes symbolique mais tellement belle, et émouvante lorsqu’elle arrive dans les mains de sa dernière destinataire.

SMOKE de Wayne WANG et Paul AUSTERSMOKE de Wayne WANG et Paul AUSTER

 

Extrait du film :

« (…) Je vais gaver ton corps d’alcool, te mettre au volant de ta voiture. Et puis je vais te faire causer un accident qui tuera la femme qui t’aime. Mais toi, Cyrus, je vais te laisser vivre. Car survivre c’est pire que mourir. Et pour être certain que tu n’oublies pas , ce que tu as fait à cette pauvre femme, je vais t’arracher le bras, et le remplacer par un crochet.

Il aurait pu m’arracher les deux bras et les deux jambes, mais non… Dans sa miséricorde, il n’a pris que mon bras gauche. Chaque fois que je regarde çà, je me souviens de l’homme méchant, bête et égoïste que je suis. »

 

 

 

SMOKE 1994

Réalisé par Wayne Wang et Paul Auster

Scénario Paul Auster

Distribution artistique : William Hurt, Harvey Keitel, Harold Perrineau, Forest Whitaker, Stockard Channing, Ashley Judd

 

 

 

 

 

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