CEUX QUI SAVENT de Julien MESSEMACKERS

Publié le par Brigitte Sabban-Weyers

CEUX QUI SAVENT de Julien MESSEMACKERS

Julien Messemackers travaille depuis longtemps dans le domaine de l'imaginaire, les histoires ou la recherche de sujets pour les réalisateurs ou les producteurs. Nous avons travaillé ensemble sur un projet et avons beaucoup échangé. Le projet n'a pas été vendu mais nos échanges ont continué. J'ai donc appris qu'il se lançait dans l'écriture de son roman et l'ai encouragé comme je le pouvais. Je suivais, de loin en loin, l'avancée de ce projet. Quel plaisir cela a été d'apprendre qu'il était publié, que ces échanges avec sa maison d'édition étaient fructueux. Le titre de son premier roman est CEUX QUI SAVENT et sa maison d'édition est Editions Anne Carrière. Même si je connaissais l'histoire qu'il m'avait relatée, j'ai pu découvrir toutes les autres facettes  qu'il a su développer, sa capacité à maintenir un rythme soutenu tout au long du récit, ainsi que l'audace du cheminement de ces personnages.

Est-ce que ce tu réfléchis d’abord à l’histoire dans sa globalité, puis ensuite aux personnages, ou alors pars-tu de situations précises qui te permettent de dérouler ce que tu souhaites raconter ?

Cela dépend. Pour CQS, ce sont les personnages qui m’ont amené la situation et c’est au fur et à mesure de scènes clefs qui me sont venues que j’ai commencé à me dire qu’il y avait peut-être une histoire à raconter. La dimension émotionnelle a été fondamentale aussi : le désarroi du personnage d’Alexandre, la complexité d’une relation père-fille et un amour impossible venant se sceller au milieu du chaos, tout cela constituait à mon sens une matière originale à mettre en scène dans le contexte d’un thriller. Et bien entendu, le propos thématique s’incarnait de façon satisfaisante dans les personnages à travers l’action.

Tu as travaillé et travailles beaucoup dans le monde de l'audiovisuel. Quelle différence y-a t'il pour toi lorsque tu réfléchis à un projet pour l'audiovisuel, et un roman?

John Truby en fait la brillante démonstration : écrire un roman ou un scénario répond à la même dynamique narrative mais la littérature offre sans doute plus de liberté que l’audiovisuel, du fait de questions d’argent et – pour ceux qui y sont soumis –  d’attente du marché. En pensant téléfilm, série ou long-métrage, il faut jouer avec ces deux contraintes en trouvant un espace de liberté à l’intérieur. Il faut ajouter que là où un scénario reste un outil de travail dont la finalité est l’image, un roman s’adresse directement au public à travers son média traditionnel qui est le papier. Cela permet une introspection dans la psyché des personnages qui deviendrait vite ennuyeuse à l’image. On connait l’adage selon lequel plus un roman est un roman, moins il est un film.

Aimes-tu un genre en particulier et si c'est le cas, peux-tu expliquer ce que t'inspire ce genre?

J’ai une prédilection pour le thriller mais de la comédie au sociétal, l’inspiration est partout pour peu qu’il y ait un fond humain. Je m’empare souvent de faits de société pour mes travaux destinés à la télé mais à coté du thriller, l’un de mes projets romanesques est une chronique intimiste. Ce qui m’inspire, c’est avant tout qu’il y a à raconter dans une histoire, indépendamment de son genre.

Dirais-tu, qu'avec l'engouement des séries télévisuelles, et le goût plus pointu des lecteurs/spectateurs, que cela a modifié la façon d'écrire des histoires?

Pour m’en tenir à l’audiovisuel, de plus en plus de nouvelles créations provenant de la télévision ou des plates-formes numériques sont aux mêmes standards que le meilleur cinéma ; prenons par exemple « The Young Pope » pour ne citer que la plus exigeante des créations originales de Canal+, que le génial Paolo Sorrentino a conçu comme il aurait fait un film. En termes de sujets ou de talents, la perméabilité entre télé, Internet et cinéma n’a jamais été aussi forte et le marché audiovisuel actuel oblige les auteurs peu connus à se démarquer par des concepts et des univers originaux particulièrement soignés, s’ils veulent surnager dans la pléthore d’offres.

Quel est le conseil que tu donnerais à une personne qui souhaite raconter une histoire ?

Raconter ce que l’on a envie de raconter et en contrepartie à cette liberté que l’on s’accorde soi-même, redoubler d’exigence sur la qualité de ce que l’on écrit.  

 

 

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