HISTOIRE SECRETE DU CINEMA FRANCAIS de Michel PASCAL

Publié le par Brigitte Sabban-Weyers

HISTOIRE SECRETE DU CINEMA FRANCAIS de Michel PASCAL

Je lis régulièrement des livres parlant de cinéma. HISTOIRE SECRETE DU CINEMA FRANÇAIS de Michel Pascal ( éditions Robert Laffont) -repéré grâce à un tweet de Gilles Jacob je crois- m’a permis de revoir ou de découvrir une partie de notre histoire nationale du cinéma . L’auteur se place du côté de la fabrication des films, de la production, des grandes décisions économiques et/ou politiques qui ont été déterminantes pour notre cinéma. Il raconte essentiellement l’histoire, le parcours d’hommes (les femmes sont assez absentes même si quelques unes sont citées comme Margareth Ménégoz ou Isabelle Huppert), voire d’une poignée d’hommes : Toscan, les frères Seydoux, Berri, Pialat, Rassam…

Livre assez fascinant car cette période riche et les personnages sont flamboyants…

 

 

 

Extraits choisis :

« (…) Le producteur Robert Dorfmann entre un jour dans le passage du Lido sur les Champs-Elysées pour faire cirer ses chaussures. Et comme le cireur est déjà occupé, il monte bavarder un quart d’heure chez l’agent de Bourvil, dont le bureau se trouve dans la même galerie L’agent lui dit que Bourvil attend justement de concrétiser un projet avec Louis de Funès mais qu’il y a un problème de production

« Quel problème ? demande Dorfmann.

- Le producteur veut faire un film en noir et blanc, et Bourvil exige la couleur.

- Qui est-ce ?

- C’est la Gaumont et Alain Poiré.

- Je prends le film et je le fais en couleurs tout de suite », rétorque Dorfmann.

C’était l’année du Gendarme de Saint-Tropez, premier de la série avec huit millions de spectateurs. Et le projet s’appelait Le Corniaud .(...) »

 

« (…)Il y avait de la place pour le rêve et la séduction incroyable d’un Rassam, ou pour le verbe et le glamour d’un Toscan. De tels personnages trouveraient-ils un rôle à jouer dans le monde du XXIe siècle ? La réponse est non. Ils feraient peur. On les tiendrait à l’écart du vrai pouvoir. HEC a remplacé Sciences Po ; les chiffres avant les mots, les bilans avant la parole. »

 

« (…)Mai 1981 : le Festival de Cannes commence sous Valéry Giscard d’Estaing, et s’achève sous François Mitterand.(…)

Le cinéma français retient son souffle, conscient que le vent du changement va souffler fortement pour lui aussi. Il n’a pas tort. Une fois de plus, la politique et l’Etat vont manifester leur rôle décisif dans la vie de la profession. Une tradition française.

Vichy, la Libération, l’avènement de la Ve république et maintenant la victoire de la gauche pour la première fois depuis 1958 : à chacune de ces étapes historiques, la France va prendre date pour ne pas laisser l’industrie du cinéma en état de crise ou de menace concurrentielle désastreuse, et lui forger des outils appropriés. Deux hommes y contribueront plus que d’autres : André Malraux et Jack Lang . »

 

« (…) 1984 et 1985 : deux années terribles. Mort de Lebovici mort de Rassam, mort de Truffaut, départ de Toscan. Tout bascule à nouveau dans le cinéma : une nouvelle ère commence.

A peine la messe finie, ceux qui ne vont pas au cimetière rentre vite à leurs bureaux, car la face du cinéma change sans que l’assistance présente autour de la dépouille de Jean-Pierre Rassam en ait encore pleinement conscience. Il est un peu tôt. Pourtant, le sol gronde et bouge. Les plaques tectoniques glissent sous les pieds de la profession. »

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